L'opérateur télécoms britannique BT a annoncé jeudi que la décision du gouvernement d'autoriser un accès partiel de Huawei au réseau 5G, qui va l'obliger à diversifier ses achats d'équipement, se traduirait par un surcoût de 500 millions de livres sur cinq ans.
Londres a décidé de limiter à 35% la part de marché du chinois dans les infrastructures non stratégiques comme les antennes-relais, ce qui va contraindre les opérateurs à réévaluer leur plan de déploiement de la 5G et d'achats en équipements télécoms.
Ils vont devoir notamment avoir davantage recours aux concurrents du chinois comme Ericsson et Nokia.
BT précise, dans un communiqué de présentation de ses résultats pour le troisième trimestre, qu'il s'agit d'une première estimation et qu'il évalue actuellement l'impact total de cette annonce gouvernementale.
Le directeur général de l'opérateur, Philip Jansen, se dit favorable à cette décision de l'exécutif qui apporte de la "clarté". "Nous sommes d'accord avec le fait que la priorité doit être la sécurité des infrastructures de communications au Royaume-Uni", déclare-t-il.
Le gouvernement britannique ne permettra pas à Huawei de prendre part au "coeur" du réseau, notamment les serveurs où transitent les données des utilisateurs.
Les opérateurs britanniques comme BT poussaient les pouvoirs publics à ouvrir la porte à Huawei dont ils utilisent déjà les équipements dans la 4G, lesquels bénéficient d'une avance technologique sur ses concurrents.
Interdire le chinois aurait représenté un coût bien plus important pour ces entreprises, avec un risque de retard dans le déploiement de la 5G et de coûts supplémentaires qui auraient pu se répercuter sur la facture des clients.
BT a par ailleurs connu un troisième trimestre difficile sur le plan financier avec une baisse de son chiffre d'affaires et de sa rentabilité, évoquant notamment l'impact de la vive concurrence dans le secteur au Royaume-Uni.
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