Le groupe français d'ingénierie et de recherche et développement Akka (21.000 collaborateurs) a désormais près des deux tiers de ses salariés en télétravail et prévoit d'avoir recours au chômage partiel, a expliqué lundi son directeur-général délégué Nicolas Valtille.
"On se rapproche des deux tiers du staff en télé-travail", a expliqué Nicolas Valtille à des journalistes, à l'occasion de la publication des résultats annuels d'Akka.
Le groupe qui sous-traite de l'ingénierie et de la recherche et développement pour des grands groupes notamment de l'aérien et de l'automobile pense que "le bas de l'activité sera senti vers juin", a-t-il expliqué.
"On travaille à en limiter les impacts en essayant de bénéficier de toutes les mesures qui peuvent exister", notamment de chomage partiel, "en cas de fermetures d'activités chez nos clients" dans les différents pays ou le groupe est présent, France, Allemagne, Belgique, Espagne et Italie, a-t-il dit.
"Notre idéal serait d'arriver à faire ce qu'on a fait en 2008", lors de la crise financière "où on avait presque un tiers de l'effectif sur le banc (sans mission), mais où on avait délivré plus de 5% de rentabilité" sur l'exercice (contre 8% en 2019), a expliqué M. Valtille.
"On a une réunion bi-quotidienne avec l'ensemble des dirigeants du groupe pour s'assurer de l'ajustement à une situation qui est extrêmement changeante", a-t-il dit.
Malgré la crise du coronavirus, et malgré d'autres facteurs négatifs déjà perceptibles en 2019 comme les déboires du 737 Max de Boeing, Akka qui a renoncé à faire des prévisions de résultats pour 2020 s'estime toujours bien placé pour repartir du bon pied après la crise du coronavirus.
"Au delà de cette crise sanitaire et économique il va y avoir probablement un changement des habitudes qui va accélérer l'adoption du digital (numérique)", a estimé Nicolas Valtille.
Et par ailleurs, il y a un mouvement général depuis plus d'une décennie de "glocalisation", un "mélange de global et de local", une "tentation de ramener les centres de conception vers le local" et de "raccourcir les chaînes d'approvisionnement" pour les "rendre moins globales", a-t-il dit.
La pharmacie, l'automobile en ce moment se posent ces questions, a-t-il indiqué. "C'est une lame de fond" dont Akka tirera profit, a-t-il estimé.
En 2019, Akka a réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 6,3% en pro forma à 1,8 milliard d'euros (+19,7% en valeur exprimée).
Son bénéfice net a progressé de 38% à 73,3 millions d'euros.
lby/im/or
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