Le président du groupe Bouygues, Martin Bouygues, a rappelé qu'il veillerait à ce que "l'équité de la concurrence" soit préservée en cas d'interdiction faite aux opérateurs d'utiliser des équipements provenant du chinois Huawei.
A l'heure actuelle, seuls deux des quatre opérateurs français disposent d'équipements Huawei dans leurs réseaux mobiles, SFR et Bouygues Telecom.
"Quelle que soit la décision de l'Etat, nous sommes là pour respecter les règles. Mais il ne peut y avoir d'impact financier du fait de décisions qui ne nous appartiennent pas, ni de déséquilibre de la concurrence, nous allons y veiller", a assuré M. Bouygues lors de la présentation à la presse des résultats annuels de son groupe.
Une éventuelle interdiction de déployer des équipements Huawei sur les futurs réseaux 5G obligerait Bouygues Telecom et SFR à désinstaller dans un premier temps certains équipements radio 4G provenant du géant chinois afin de les remplacer à ceux d'un de ses concurrents, avant d'entamer l'installation de son nouveau réseau.
Or, une telle situation pourrait, de l'avis de Martin Bouygues, créer un déséquilibre à l'avantage des deux opérateurs qui n'ont pas installé de Huawei, Orange et Free Mobile: ils auraient la possibilité de déployer de la 5G dès mise à disposition des fréquences, dont les enchères devraient être lancées dans les prochaines semaines et pour lesquelles l'Etat espère tirer un minimum de 2,17 milliards d'euros.
"Si on nous vend des fréquences qu'on ne pourrait pas utiliser pour des questions administratives, cela poserait question", a insisté M. Bouygues.
Le président du groupe a par ailleurs rappelé que "les équipements Huawei déjà déployés l'ont été en parfaite conformité avec tous les règlements et toutes les lois tant européens que français".
SFR et Bouygues Telecom ont déposé en fin d'année 2019 des demandes d'autorisation pour le déploiement d'équipements Huawei auprès de l'Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques (Anssi) qui devrait rendre ses premières décisions dans les prochains jours.
Le 13 février, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire avait assuré que "Huawei ne sera pas écarté de la 5G en France" même s'il existera "un certain nombre de restrictions pour protéger nos intérêts de souveraineté".
Début février, l'Ambassade de Chine en France avait pour sa part exprimé son inquiétude face à d'éventuelles "mesures discriminatoires" à l'encontre du fleuron technologique chinois, estimant qu'elles seraient "contraires à l'engagement pris par le gouvernement français".
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