Le Conseil du commerce de France, qui réunit 31 fédérations de commerçants, a déploré mardi les critiques de la ministre Élisabeth Borne contre "la frénésie de consommation" liée au Black Friday, rappelant que la fin d'année est une période "clé" pour le secteur.
Mme Borne, ministre de la Transition écologique, avait vivement fustigé lundi la pollution générée par le "Black Friday", une vaste journée de promotions prévue vendredi, notamment dans la vente en ligne.
"On ne peut pas à la fois baisser les émissions de gaz à effet de serre et appeler à une frénésie de consommation", avait-elle insisté, dénonçant une opération "où (...) on vous incite à acheter des produits dont vous n'avez pas nécessairement besoin".
Le Conseil du commerce de France (CdCF) "regrette (ces) déclarations (...) et tient à rappeler la liberté des commerçants d'organiser leurs promotions comme ils le souhaitent et la liberté des consommateurs d'effectuer leurs achats où et quand ils le souhaitent", a rétorqué mardi l'organisation représentative.
"Avec les fêtes de fin d'année puis les soldes, les mois de décembre et janvier sont traditionnellement clés dans le commerce", et particulièrement "un an après le début du mouvement des gilets jaunes" qui avait pénalisé la consommation l'hiver précédent, a-t-il poursuivi dans un communiqué.
Face à l'engouement suscité par le Black Friday, tradition importée des Etats-Unis, "les pouvoirs publics devraient s'en réjouir plutôt que de le déplorer, car tout ce qui relance et porte la consommation est bon pour le commerce, et donc pour l'économie française", a plaidé l'organisation.
Cette réaction intervient alors que les députés ont donné leur feu vert mardi en commission à une interdiction des campagnes de promotions du "Black Friday", qui donne l'impression aux consommateurs de bénéficier de soldes, bien que ce ne soit pas la période.
"Le Black Friday célèbre un modèle de consommation anti-écologique et antisociale", a estimé le député Matthieu Orphelin (ex-LREM), proche de Nicolas Hulot, tandis que des groupes de militants écologistes comme Extinction Rebellion ou Attac prévoient des actions vendredi pour dénoncer une "grande braderie de la planète".
Le CdCF a déploré mardi cette culpabilisation du grand public: "Utiliser le mot +frénésie+, c'est laisser penser que les consommateurs ne sont pas des citoyens engagés et responsables", alors que "le poids de la transition écologique ne peut pas reposer sur les seules épaules des citoyens, mais sur une action commune de tous les acteurs (...), entreprises et Etat compris".