Facebook compte empêcher toute interférence avec le processus de recensement aux Etats-Unis, y compris de la part de responsables politiques, d'ordinaire épargnés par l'essentiel de ses mesures de lutte contre la désinformation.
Le géant des réseaux sociaux a annoncé jeudi interdire tous les contenus, postés par des utilisateurs ou des annonceurs, qui pourraient perturber le recensement, comme des fausses informations ou des incitations à ne pas participer.
Le recensement américain aura lieu l'année prochaine, avec pour la première fois la possibilité de participer en ligne.
"Nous devons contribuer à assurer la fiabilité du décompte, qui est essentiel pour la distribution des fonds fédéraux, la proportionnalité des représentants électoraux et le bon fonctionnement de la démocratie", ont déclaré dans un communiqué Kevin Martin et Samidh Chakrabarti, deux responsables de Facebook.
Comme pour les contenus pratiques sur les élections (où et comment voter), la mesure s'appliquera aussi aux personnalités politiques, habituellement exemptées du processus de "fact-checking" (vérification des faits) auquel sont soumis les posts et publicités potentiellement mensongers.
Facebook a mis en place toute une série de règles pour lutter contre la désinformation sur ses plateformes depuis que des scandales de manipulation de l'opinion sur les réseaux ont éclaté, concernant notamment l'élection américaine de 2016.
Mais le groupe californien a décidé cet automne que la parole des hommes politiques serait traitée différemment, comme une information méritant d'exister en soi.
Le patron, Mark Zuckerberg, estime que les discours des candidats et des élus sont déjà largement décortiqués dans la presse, et que les réseaux n'ont pas à jouer le rôle de censeurs politiques.
Cette décision a suscité une importante polémique et un débat sur la liberté d'expression aux Etats-Unis.
Twitter a réagi en bannissant toutes les publicités à caractère politique.
Google, de son côté, a imposé des restrictions sur le ciblage trop affiné des électeurs pour ce type d'annonces, mais sa position reste proche de celle de Facebook: les messages trompeurs sur les modalités pratiques du scrutin sont interdits, mais pas de censure des discours sur le fond, car "personne ne peut statuer sur toutes les affirmations et insinuations politiques".
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