Facebook a annoncé lundi avoir supprimé un millier de comptes, pages et groupes liés entre autres à l'armée pakistanaise et à un parti politique indien pour contenus "inauthentiques", en pleine tentative de réhabilitation de sa plateforme soumise à de nombreuses polémiques ces derniers mois.
Au total, 1.126 comptes, groupes ou pages sur les réseaux Facebook et Instagram ont été mis hors d'usage, a indiqué lundi le réseau social aux 2,3 milliards d'utilisateurs.
Concernant le Pakistan, Facebook a retiré une centaine de fausses pages, groupes et comptes liés à l'armée pakistanaise qui, selon le réseau social, étaient destinés à manipuler les internautes.
"Nous avons retiré 103 pages, groupes et comptes qui avaient eu un comportement non authentique et coordonné sur Facebook et Instagram", a fait savoir Nathaniel Gleicher, le chef du département cybersécurité du géant américain dans un communiqué.
"Bien que les responsables de cette activité aient tenté de dissimuler leur identité, notre enquête a révélé qu'elle était liée aux employés de l'ISPR (la branche médias, NDLR) de l'armée pakistanaise", a-t-il poursuivi.
Certaines des pages exploitées par ces "faux comptes" étaient à la gloire de l'armée, d'autres traitaient du Cachemire, cette région divisée entre Inde et Pakistan qui a provoqué deux guerres entre les pays voisins.
A titre d'exemple, une copie d'écran réalisée par Facebook montre une page nommée "l'armée pakistanaise: LA MEILLEURE". Un autre post présente le Premier ministre pakistanais Imran Khan comme un faiseur de paix.
L'ISPR, contactée par l'AFP, n'a pas souhaité commenter l'information.
Le communiqué de Facebook permet d'entrevoir les efforts mis en place par l'armée pour donner une image positive du Pakistan, quand celle-ci a été ternie pendant une décennie par d'innombrables attentats perpétrés sur son sol.
- Ménage -
Concernant l'Inde, Facebook a annoncé avoir supprimé 687 pages, comptes, et groupes liés selon le réseau social au principal parti d'opposition indienne, à une dizaine de jours d'élections législatives dans le pays.
Là encore, le réseau social affirme que malgré les tentatives de dissimulation, il a réussi à déterminer que "ces activités étaient connectées à des individus liés à une cellule informatique de l'INC", le parti du Congrès.
Le Congrès a réagi avec prudence, affirmant via l'un de ses porte-parole que le parti allait devoir "vérifier la véracité de ces rapports".
Quinze contenus ont par ailleurs été bloqués, en lien cette fois avec la société informatique Silver Touch, en raison de contenus inappropriés, a affirmé Facebook.
Le premier réseau social au monde a également retiré 227 pages et 94 comptes dans le pays qui violaient sa politique anti-spam et traverstissaient d'après lui la réalité.
"Nous travaillons constamment pour détecter et stopper les comportements coordonnés non authentiques parce que nous ne voulons pas que nos services soient utilisés pour manipuler les gens", a commenté Nathaniel Gleicher.
Régulièrement critiqué pour la gestion de ses contenus, Facebook a multiplié ces derniers jours les mesures en vue de faire le ménage au sein de son réseau.
Fin mars, 2.632 pages, comptes et groupes en lien notamment avec l'Iran et la Russie ont été fermés, car qualifiés de "trompeurs" et "inauthentiques".
Dans une autre tentative de réhabilitation, le groupe de Mark Zuckerberg a promis vendredi des mesures pour limiter l'usage de sa plateforme Live, dont s'est servi le tueur raciste de Christchurch en Nouvelle-Zélande pour diffuser en direct le meurtre de 50 personnes dans des mosquées.
Facebook va également interdire davantage de publications ayant trait au "suprémacisme blanc", en bannissant aussi l'apologie du "nationalisme" ou du "séparatisme" blancs, thèses qui promeuvent une séparation physique entre "races".