Bpifrance a investi 380 millions d'euros de capital en 2019 dans la "deeptech", les industries innovantes issues de la recherche, et n'exclut pas d'accélérer encore les prochaines années, selon un bilan publié lundi par la banque publique d'investissement.
La filiale de la Caisse des dépôts a directement investi 140 millions d'euros en 2019 dans des start-up et jeunes entreprises prometteuses, à l'image d'Ynsect (élevage industriel d'insectes pour l'alimentation animale), DNA script (synthèse d'ADN) ou Naïo Technologies (robotique agricole).
Elle a aussi investi 240 millions dans des fonds privés de capital-risque, qui iront à leur tour investir dans les entreprises.
Bpifrance a prévu d'investir au total au moins 1,3 milliard d'euros de capital sur cinq ans dans la "deeptech".
Mais le chiffre pourrait être in fine supérieur, en fonction des projets qui sont présentés, selon Paul-François Fournier, le directeur de l'innovation de Bpifrance.
Après "la vague du digital (...) on a le sentiment qu'une autre vague arrive, la vague de la deeptech" et la France ne veut pas la rater, a-t-il ajouté.
Outre ses investissements en capital, Bpifrance a également distribué aux entreprises issues de la recherche "85 millions d'euros de subventions, obligations convertibles et avances remboursables, "de 90.000 euros à 2 millions d'euros par dossier".
Signe selon elle de l'intérêt des scientifiques français: le succès du "deeptech tour", une grande tournée de Bpifrance pour présenter dans les campus universitaires les possibilités qui s'offrent aux chercheurs pour que leurs innovations trouvent des débouchés industriels.
Plus de 10.000 personnes ont participé à ces réunions, selon M. Fournier.
"Le terreau est là" et les universités et grandes écoles "regorgent de gens qui pourraient avoir des projets de start-up, pas forcément en tant que patrons mais en tant que partenaires d'entrepreneurs", a affirmé M. Fournier.
Bpifrance a joué ces dernières années un rôle clef dans le développement du capital-risque en France.
Ce type d'investissement consiste à miser sur de jeunes entreprises prometteuses pour les faire croître rapidement.
Les gains importants sur les entreprises les plus performantes - dont la valeur peut être multipliée plusieurs fois en quelques années - compensent le fort taux de mortalité normal chez les start-up.
Bpifrance estime elle-même représenter "un peu moins de 15%" du total du capital risque français.