La plateforme britannique de livraisons de repas Deliveroo a annoncé vendredi la mise en place prochaine dans six villes de France d'un système de "connexion libre" censé offrir plus de flexibilité à ses livreurs.
Ce système sera introduit dans six villes à partir du 6 mars, "avant d'être déployé de manière progressive à l'échelle nationale, en fonction de l'expérience des livreurs", indique la plateforme dans un communiqué. Les villes en question sont Aix-en-Provence, Albi, Toulouse, Lyon, Clermont-Ferrand et Rennes, a précisé à l'AFP un porte-parole.
"Les livreurs ont régulièrement exprimé qu'ils souhaitaient un système leur offrant davantage de flexibilité, afin de choisir où et quand travailler", affirme Deliveroo.
Jusqu'à présent, les livreurs devaient réserver des créneaux chaque lundi pour toute la semaine. Ils bénéficiaient d'un accès prioritaire à ces créneaux, en fonction de leur activité récente, notamment leur participation aux pics d'activités des vendredis, samedis, dimanches.
"Afin de stabiliser les revenus de ses partenaires actuels, Deliveroo s'engage à ne pas collaborer avec de nouveaux livreurs dans un premier temps" et "acceptera de nouveaux livreurs uniquement s'il n'y a pas assez de livreurs sur l'ensemble de la journée", assure la plateforme.
Deliveroo a déjà mis en place ce système au Royaume-Uni, en Australie, à Singapour et dans certaines villes d'Espagne, selon le porte-parole.
"Encore une fois, Deliveroo fait quelque chose qui l'arrange pour essayer de passer entre les mailles du filet de la justice", a réagi Jérôme Pimot, porte-parole du collectif de livreurs parisiens Clap.
Plusieurs travailleurs de Deliveroo demandent la requalification de leur contrat de prestation de services en salariat au motif qu'il existe un lien de subordination entre plateforme et livreur puisque les coursiers à vélo "ne peuvent pas se connecter et se déconnecter quand ils le souhaitent", ajoute-t-il.
D'un autre côté, "une partie des livreurs Deliveroo étaient attachés à ces plannings qui leur garantissaient un certain chiffre d'affaires par jour", relève M. Pimot.
Le collectif Clap, qui souhaite se transformer en syndicat pour peser plus lourd dans le débat sur le statut et les conditions de travail des travailleurs des plateformes, redoute également que Deliveroo ait recours à davantage de coursiers à vélo, ce qui ferait "encore baisser le prix de la course".
Le Clap appelle toujours au boycott de la plateforme "tant que Deliveroo n'aura pas répondu à (ses) revendications", notamment sur la tarification. Il prévoit de nouveaux rassemblements de livreurs devant les cuisines partagées Deliveroo Éditions à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) et Courbevoie (Hauts-de-Seine) vendredi, samedi et dimanche de 18H00 à 23H00, après une action du même type le soir de la Saint-Valentin qui avait entravé la livraison de plats.