L'annulation du salon mondial du mobile (MWC) de Barcelone était "la seule option" devant une "situation de force majeure" provoquée par le désistement de grands groupes apeurés par l'épidémie de coronavirus, ont assuré jeudi les organisateurs.
"Nous avons regardé les données et nous en avons conclu hier que la grande majorité de ceux qui avaient prévu de participer ne seraient pas là", a expliqué John Hoffman, PDG de l'association mondiale des opérateurs télécoms (GSMA) qui organise le salon, au lendemain de son annulation.
"Nous avons envisagé de repousser l'événement, et même si cela semblait une bonne idée, il est impossible de prédire quand cette situation prendra fin. Donc cela ne pouvait pas être fait", a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
"Ce qui nous amène à notre seule option: malheureusement, il est impossible de maintenir le MWC Barcelone 2020", a-t-il conclu.
L'épidémie de Covid-19 venue de Chine, pays d'origine de certains des principaux exposants du congrès, a fait naître de vives craintes parmi de nombreuses entreprises participantes.
"Nous avons été forcés de prendre cette décision très difficile (...) Il s'agit réellement d'une situation de force majeure", a affirmé le directeur général de GSMA Mats Granryd, soulignant qu'il était encore trop tôt pour calculer le coût de cette décision.
La question de savoir s'il s'agissait d'un cas de force majeure ou non sera probablement clé lors des négociations pour déterminer qui paiera la facture de l'annulation (remboursement des espaces d'exposition et billets d'entrée, réservations d'hôtels etc.).
"Je compte sur la responsabilité de tous, on ne peut pas faire porter à la GSMA le coût de cette annulation, cela concerne tout le monde", a insisté Stéphane Richard, président du conseil d'administration de GSMA et patron de l'opérateur télécom français Orange, interrogé par BFM TV.
La grand-messe du secteur, au cours de laquelle les grandes marques de téléphones portables présentent leurs nouveautés, prévoyait d'accueillir près de 110.000 visiteurs dont plus de 5.000 Chinois.
Les autorités espagnoles avaient multiplié les appels au calme ces derniers jours, faisant valoir la faiblesse du risque épidémique en Espagne, où seulement deux cas ont été détectés, dans les îles Baléares et Canaries.
Les autorités locales ont dit comprendre la décision mais ont insisté sur l'absence de motifs sanitaires fondés.
"Il n'y a pas de situation d'alerte sanitaire en Espagne", a déclaré la maire de Barcelone Ada Colau devant la presse.
"Au vu de l'information disponible pour l'instant (...) il n'y a aucune raison de santé publique qui empêche de célébrer ou qui fasse planer une menace sur ce type d'événement dans notre pays", a renchéri la ministre de l'Economie Nadia Calvino sur la radio Cope.
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