Le président américain Donald Trump et le Premier ministre britannique Boris Johnson se sont entretenus au téléphone vendredi au sujet de la sécurité du réseau de télécommunications, à quelques jours de la décision britannique sur la participation de Huawei à son réseau 5G.
Les deux hommes ont notamment abordé la question de la coopération "pour assurer la sécurité de notre réseau de télécommunications", ont annoncé Downing street et la Maison-Blanche dans deux déclarations distinctes.
Les Etats-Unis font pression sur l'Europe, et en particulier sur le Royaume-Uni, pour exclure Huawei, invoquant les liens de l'entreprise avec le gouvernement chinois et le fait que ses équipements pourraient être utilisés à des fins d'espionnage, ce que le groupe chinois a toujours démenti.
Le gouvernement de Boris Johnson semble cependant préparer le terrain pour un feu vert à la participation de Huawei au réseau 5G du pays, mais qui pourrait être limitée à des infrastructures non stratégiques.
Le Royaume-Uni recourt à la technologie Huawei depuis 15 ans, contrairement aux Etats-Unis, et les agences de sécurité sont parvenues à gérer le risque, a fait valoir vendredi une source gouvernementale britannique.
En outre, bannir entièrement Huawei coûterait "des milliards" de livres au Royaume-Uni et y retarderait le déploiement du réseau 5G, nouvelle génération de téléphonie destinée aux objets connectés, et de la fibre optique, a-t-elle ajouté.
Les équipements de Huawei sont généralement considérés comme plus avancés et de meilleure qualité que ceux des autres acteurs du secteur, grâce à d'importants investissements ces dernières années en recherche et développement, bien supérieurs à sa concurrence.
Huawei est une source de tension entre Londres et Washington au moment où le gouvernement britannique compte négocier après le Brexit, prévu le 31 janvier, un nouvel accord commercial avec les Etats-Unis.
Lors de son entretien avec Donald Trump, Boris Johnson a également insisté sur la nécessité qu'une diplomate américaine impliquée dans un accident de la route meurtrier revienne au Royaume-Uni, au lendemain du refus de Washington de l'extrader, selon Downing street.