Attac souhaite qu'Amazon publie son "taux d'imposition effectif", a déclaré jeudi l'organisation altermondialiste au lendemain de la révélation par le géant de l'internet du montant de ses prélèvements obligatoires en France, soit 250 millions d'euros en 2018.
"Ce n'est pas le montant d'impôts payés qui compte, mais le taux d'imposition effectif", a affirmé à l'AFP Raphaël Pradeau, le porte-parole d'Attac France.
"Amazon refuse de publier son bénéfice réalisé en France donc on ne peut pas calculer le taux", critique encore l'association. "Les déclarations d'Amazon ne remettent pas en cause ce que l'on a montré, c'est-à-dire qu'une grande partie du chiffre d'affaires d'Amazon, 57% selon Attac France, est dissimulé dans les paradis fiscaux".
La multinationale américaine, régulièrement accusée de ne pas payer suffisamment d'impôts en France et mise sous pression par plusieurs organisations altermondialistes, a rendu publique mercredi sa contribution aux recettes fiscales et sociales.
En 2018, "les prélèvements obligatoires liés aux activités d'Amazon en France se sont élevés à plus de 250 millions d'euros, dont plus de 150 millions d'euros correspondent à des prélèvements directs (impôt sur les sociétés, cotisations patronales, impôts locaux, etc.)", a précisé l'entreprise dans un communiqué.
Quant à son chiffre d'affaires en France, il s'est élevé l'an dernier à 4,5 milliards d'euros, a dévoilé Amazon qui, au niveau mondial, a réalisé plus de 10 milliards de dollars de bénéfice net pour un chiffre d'affaires de 233 milliards.
Pour mettre fin à des pratiques fiscales controversées des multinationales du numérique accusées de minorer leurs revenus en France, le gouvernement français a voté fin 2018 une taxe dite "Gafa" qui impose ces entreprises à hauteur de 3% du chiffre d'affaires réalisé en France.
"Nous considérons qu'Amazon contribue à dégrader le modèle social français et prive de recettes les finances publiques", a encore estimé le porte-parole d'Attac France.
"Ce que l'on attend, ce n'est pas que les entreprises se donnent le beau rôle en donnant des chiffres, c'est que ce soit obligatoire, que l'UE instaure le +reporting+ public pays par pays pour obliger les multinationales à être transparentes et à déclarer leur activité réelle dans chaque pays", a-t-il souligné.
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