Les opérateurs de téléphonie allemands vont bien se lancer la semaine prochaine dans la course aux enchères pour l'attribution des fréquences 5G, après qu'un tribunal a rejeté vendredi le recours de plusieurs d'entre eux contre cette procédure.
Le Tribunal administratif de Cologne a rejeté les recours déposés par Deutsche Telekom, Telefonica (O2) et Vodafone, qui avaient tenté de retarder le démarrage des enchères.
Leur recours judiciaires visaient à contester les conditions imposées par le gouvernement -- notamment une couverture de 98% des foyers, des autoroutes et lignes de train -- jugées trop coûteuses et compliquées à réaliser.
La décision intervient à un moment où une controverse enfle sur le recours aux infrastructures du chinois Huawei, soupçonné d'espionnage.
L'Allemagne veut rattraper un retard important dans le numérique en ne ratant pas le virage vers la 5G, l'Internet ultrarapide qui doit permettre le développement de technologies futuristes, comme l'intelligence artificielle, les véhicules autonomes ou les usines automatisées.
Dans ce domaine, le groupe Huawei est jugé plus performant et plus innovant que ses concurrents.
Or, les Etats-Unis ont prévenu cette semaine l'Allemagne que leur coopération en matière de renseignement serait revue si Berlin ne bannissait pas les entreprises chinoises comme Huawei dans le domaine de la 5G.
Le responsable des activités de Huawei en Europe de l'Ouest, Vincent Pang, a déclaré vendredi au quotidien économique Handelsblatt que son entreprise n'aurait jamais l'intention d'"équiper ses matériels de procédés illicites" ou "de transmettre des données illégalement."
Il s'est aussi dit prêt à "signer un accord de non-espionnage avec le gouvernement allemand."
La chancelière Angela Merkel a déclaré mardi que Berlin accorde "une grande importance à la sécurité dans la construction du réseau 5G", mais que l'Allemagne est en train de définir ses "propres normes" en discutant avec ses "partenaires, tant en Europe qu'aux États-Unis".
tgb-jpl/ys/dga