Hôtel offert aux professionnels de santé, certificats pour passer la frontière ou abolition des limitations des jours de télétravail: face à l'épidémie du coronavirus, le Luxembourg veut faciliter le travail de ses frontaliers, indispensables à son économie.
Les frontaliers représentant 46% de la masse salariale de ce petit pays.
Le grand-duché a édité lundi des formulaires justificatifs pour le passage de la frontière des résidents allemands et français.
Environ 106.000 travailleurs basés dans le Grand Est traversent quotidiennement la frontière pour venir travailler au Luxembourg, attirés par son économie florissante et son salaire minimum le plus élevé d'Europe à 2.570,39 euros pour les travailleurs qualifiés.
Grâce aux certificats, les travailleurs frontaliers pourront théoriquement être exemptés de restrictions sur les traversées des frontières.
L'Allemagne a annoncé dimanche une fermeture partielle de ses frontières tandis que la France a appelé lundi soir à la stricte limitation des déplacements.
"Toute notre économie, tout notre secteur de la santé risque de s'écrouler avec l'absence des frontaliers donc il faut tout faire pour qu'ils puissent venir travailler", a déclaré lundi matin la ministre luxembourgeoise de la Santé, Paulette Lenert.
Le Luxembourg a décidé de proposer aux travailleurs frontaliers actifs dans le secteur des soins de santé de loger dans le pays durant la crise du coronavirus.
"Tous les hôtels qui sont vides actuellement, nous sommes en train de les mobiliser et aujourd'hui, nous allons offrir aux professionnels du secteur de la santé qui le souhaitent de venir occuper les chambres avec leur famille", a expliqué Mme Lenert.
"Dans le seul secteur des soins, nous avons 62% de navetteurs frontaliers et ce n'est pas rien", a-t-elle souligné.
Autre mesure annoncée : le télétravail va être facilité pour les frontaliers qui vivent en Belgique grâce à la levée du quota des 24 jours.
La convention fiscale belgo-luxembourgeoise prévoit une tolérance de 24 jours de travail par an hors du grand-duché tout en y restant imposé.
"Les autorités belges et luxembourgeoises estiment que la situation actuelle liée au coronavirus constitue un cas de force majeure, pour lequel aucun jour n'est à comptabiliser au titre de la règle des 24 jours", a estimé lundi le ministère luxembourgeois des Finances.
Aucune mesure de ce type n'a été annoncée pour les travailleurs frontaliers français et allemands pour lesquels les limitations sont de respectivement 29 jours et 19 jours de travail hors du pays d'imposition par an.