Face à des supermarchés dévalisés et des achats en ligne démultipliés en raison de la pandémie, les distributeurs britanniques appellent les consommateurs à la raison et assurent que le pays ne manquera pas de nourriture.
"Nous avons besoin de votre aide. Nous demandons que chacun fasse attention à la manière dont il fait ses courses", ont écrit les principales enseignes du Royaume-Uni, comme Tesco, Sainsbury's ou Marks and Spencer, dans une lettre publiée par les quotidiens nationaux dimanche et lundi.
"Il y a assez pour tout le monde si nous travaillons ensemble", disent-ils.
Depuis plus d'une semaine, les magasins alimentaires sont pris d'assaut au Royaume-Uni par des clients qui s'arrachent papier toilette et autres produits tels les pâtes et boîtes de conserve, laissant ces rayons vides dans nombre de magasins.
Même les achats en lignes, particulièrement en vogue au Royaume-Uni, sont perturbés, au point que certains sites internet n'ont plus fonctionné pendant quelques heures au cours du week-end comme celui de Waitrose.
Pour tous, il faut s'armer de patience, se retrouver souvent dans une queue virtuelle comme chez le spécialiste de la vente en ligne Ocado ou le supermarché à bas prix Asda, sachant que les premiers créneaux disponibles pour la livraison sont souvent dans quelques semaines, contre quelques jours en temps normal.
L'enseigne Morrisons a, quant à elle, annoncé lundi rationner la vente de certains produits, renforcer ses stocks et ses capacités de livraisons ou encore nettoyer encore plus ses magasins.
Waitrose va, de son côté, bénéficier d'un renfort de 500 salariés des grands magasins John Lewis, qui appartiennent au même groupe et qui de leur côté sont en plein marasme, pour aider notamment dans les livraisons.
"Les distributeurs travaillent incroyablement dur pour approvisionner leurs magasins et assurer les livraisons de la manière la plus fluide possible", souligne Helen Dickinson, directrice générale de l'association des professionnels de la distribution BRC (British Retail Consortium).
Elle évoque "une demande sans précédent en raison du coronavirus".
Les chiffres de vente pour mars ne sont pas encore disponibles mais tout laisse à penser que les supermarchés devraient enregistrer des chiffres records.
La BRC a déjà observé un frémissement fin février dans les ventes au détail, surtout dans l'alimentaire, au début de cette crise sanitaire en Europe.
En revanche, les magasins non alimentaires devraient s'enfoncer encore plus dans la crise où se trouvait déjà le secteur de la distribution avant le début de la propagation du covid-19 à mesure que les Britanniques se calfeutrent chez eux et réduisent leurs déplacements.