Le géant des sites et applications de rencontres Match Group (Tinder, OKCupid...) a annoncé mardi soutenir une proposition de loi américaine visant à forcer les entreprises de l'internet à lutter davantage contre la pédophilie en ligne, sous peine de poursuites en cas de diffusion de contenus illégaux.
La proposition "moderniserait nos lois et installerait un nouveau code de conduite pour les entreprises technologiques, afin de mieux protéger les enfants et lutter contre les trafics d'être humains", a indiqué Shar Dubey la dirigeante de Match Group, dans un communiqué.
Elle se présente comme "la maman d'une adolescente", préoccupée par la sécurité de sa fille.
"Nous savons que les pédophiles et autres prédateurs ciblent les enfants aux endroits où ils les considèrent comme étant plus vulnérables", argumente-t-elle, avant de rappeler que tous les sites et applis de Match Group sont réservés aux plus de 18 ans.
Des sénateurs des deux partis ont introduit jeudi une proposition de loi qui conditionne l'immunité des plateformes - considérées comme des hébergeurs et non des éditeurs, elles ne sont pas responsables de ce que leurs utilisateurs postent en ligne - à l'accès aux contenus cryptés, comme les conversations privées, pour les forces de l'ordre.
Si la "EARN IT Act" (" Loi mérite-la") est adoptée, les réseaux sociaux qui ne construiraient pas de "portes dérobées" (dans un programme permettant de récupérer des données, ndlr) pourraient perdre cette immunité.
La prise de position de Match Group signale des fissures dans le front généralement uni de la tech contre les tentatives de régulation.
Facebook, notamment, est dans le viseur de nombreux responsables politiques dans le monde, qui souhaitent que la justice de leur pays puisse récupérer les e-mails, messages instantanés et photos échangés, essentiels dans le cadre d'enquêtes criminelles.
Mais le réseau social a décidé de crypter toutes ses plateformes (dont Messenger) comme l'est déjà sa messagerie WhatsApp, sans garantir d'accès aux autorités, afin de mieux assurer la confidentialité des utilisateurs, y compris des militants politiques.
Les associations de défense des droits humains soutiennent Facebook, tandis que les ONG de protection de l'enfance lui ont demandé de renoncer au cryptage dit "de bout-en-bout".
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