Le géant chinois des télécoms Huawei va installer en France un site de production d'équipements radio pour la 5G, a annoncé jeudi le président du groupe, Liang Hua, lors d'une conférence de presse à Paris.
Ce serait sa première usine de ce type hors de Chine.
Le site, qui représentera un investissement minimal de 200 millions d'euros et emploiera dans un premier temps 500 personnes, produira des équipements destinés à l'ensemble du marché européen.
"Le site fabriquera dans un premier temps des équipements radio (par exemple des antennes, NDLR) puis s'étendra à d'autres produits dans le futur, en fonction des besoins du marché européen", a indiqué Liang Hua à la presse française.
Selon Huawei, l'usine devrait produire environ 1 milliard d'euros d'équipements par an. Le groupe envisage d'en faire un site largement automatisé. En revanche, l'équipementier chinois n'a pas précisé dans quelle région serait implantée l'usine, ni quand elle entrerait en activité.
"Nous avons créé un groupe de travail qui sélectionnera le site. Nous échangeons tant avec les collectivités locales qu'avec le gouvernement et avons communiqué les grandes lignes de nos besoins", a précisé Liang Hua.
Cette annonce intervient dans un contexte difficile pour le groupe chinois, auquel Washington interdit l'usage de produits technologiques américains depuis un an. Huawei assure avoir pu compenser en se tournant vers des fournisseurs européens et asiatiques.
Premier équipementier télécoms du monde, Huawei a été mis en cause, sur fond de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, par le gouvernement Trump qui met en avant un risque d'espionnage pour le compte du gouvernement chinois.
Les Etats-Unis ont appelé de nombreux pays, notamment européens, à ne pas utiliser les infrastructures Huawei pour le déploiement du nouveau réseau téléphonique 5G.
Après le Royaume-Uni, la France envisage néanmoins de lui donner un accès limité au marché de la 5G. L'Allemagne de son côté n'a pas encore fait connaître sa décision mais la chancelière Angela Merkel s'est déclarée en décembre "contre l'exclusion a priori d'une entreprise spécifique", tout en promettant de "tout faire pour garantir la sécurité" des infrastructures allemandes.