La Thaïlande a été dimanche l'un des premiers pays d'Asie du Sud-Est à attribuer aux enchères pour près de trois milliards d'euros les fréquences 5G pour construire le réseau très haut débit du royaume, en pleine offensive de Washington contre le chinois Huawei.
"Nous devenons un pays 5G, ce qui aidera la Thaïlande à devenir le leader de l'Asean" (Association des nations de l'Asie du Sud-Est), s'est félicité Thakorn Tantasit, secrétaire général de la Commission nationale de la radiodiffusion et des télécommunications (NBTC) dans un communiqué.
Une filiale de Advanced Info Services (AIS), premier opérateur du pays, a emporté près de la moitié des fréquences mises aux enchères.
La 5G est un facteur clé du développement des objets connectés. Son élaboration doit aider à supporter les milliards de données qu'impliquerait l'utilisation à grande échelle de voitures autonomes et autres objets intelligents du quotidien.
Aucune date n'a été communiquée à ce stade pour son déploiement en Thaïlande, mais les autorités ont exhorté les opérateurs à un lancement d'ici mi-2020 pour permettre au pays de maintenir sa compétitivité dans la région.
Le chinois Huawei, qui a su se rendre indispensable dans la fourniture de la 5G, paraît en bonne position pour construire le réseau dans le royaume.
En collaboration avec le finlandais Nokia et le suédois Ericsson, il a commencé à installer en février 2019 des bancs d'essai 5G en Thaïlande.
Premier équipementier télécoms du monde, Huawei a été mis en cause sur fond de guerre commerciale entre Washington et Pékin par le gouvernement Trump qui met en avant un risque d'espionnage pour le compte du géant asiatique.
Les États-Unis ont appelé de nombreux pays à ne pas utiliser les infrastructures Huawei pour le déploiement du nouveau réseau 5G. Ils ont aussi placé en mai 2019 le groupe chinois sur une liste noire, obligeant de facto des entreprises américaines et résidents aux États-Unis à trouver d'autres fournisseurs pour leurs équipements de télécommunication.
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ERICSSON