Le géant chinois des télécommunications Huawei a annoncé jeudi avoir intenté deux procès au Texas contre Verizon, accusant l'opérateur américain de téléphonie mobile de violation de brevet.
Ce n'est pas la première fois que Huawei, cible d'une campagne du président américain Donald Trump, saisit la justice américaine pour défendre ses intérêts.
Huawei accuse son concurrent Verizon d'avoir violé une dizaine de brevets traitant aussi bien de la sécurité du réseau que des protocoles d'accès à distance.
L'opérateur chinois affirme n'avoir pas réussi à résoudre ce contentieux à l'amiable bien qu'il ait discuté du sujet avec Verizon à de multiples occasions et sur une "période de temps conséquente". Le montant des dédommagements réclamés n'a pas été dévoilé.
L'opérateur américain n'a pas commenté ces informations.
Huawei affirme détenir plus de 80.000 brevets, dont plus de 10.000 aux États-Unis, et avoir engrangé plus de 1,4 milliard de dollars en droits de licence depuis 2015.
Fin 2019, l'entreprise a déposé un recours contre la décision d'un tribunal américain d'interdire aux équipementiers en zone rurale d'utiliser un fonds fédéral de 8,5 milliards de dollars pour acheter du matériel Huawei. Cette interdiction a été imposée au nom de la sécurité nationale, selon la Commission fédérale des communications.
En mars dernier, Huawei a également intenté une action en justice pour déclarer "inconstitutionnel" un projet de loi américain sur la défense de 2019, qui interdit aux agences gouvernementales de faire des affaires avec Huawei.
Le gouvernement américain considère Huawei comme une menace pour la sécurité des Etats-Unis en raison des antécédents de son fondateur et PDG Ren Zhengfei, un ancien ingénieur de l'armée chinoise. Des accusations que rejette le groupe chinois, qui fait valoir que Washington n'en a pas apporté la preuve.
Les craintes des Américains se sont renforcées depuis que Huawei s'est hissé au rang de numéro un mondial des équipementiers de télécommunication et fait la course en tête parmi les fabricants de smartphones. Mais aussi depuis l'adoption par Pékin d'une loi, en 2017, obligeant les entreprises chinoises à collaborer avec le gouvernement en matière de sécurité nationale.
Donald Trump a pris un décret l'an passé interdisant aux entreprises américaines de travailler avec Huawei, mais a accordé des dérogations aux fournisseurs d'accès couvrant les zones rurales éloignées.
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