Les actions de la filiale indienne de l'opérateur télécoms Vodafone ont lourdement chuté vendredi matin à la Bourse de Bombay, perdant près de 25% dans un contexte d'incertitude sur l'avenir de l'entreprise dans ce pays d'Asie du sud.
Ce décrochage intervient après que la Cour suprême indienne a rejeté jeudi un appel de Vodafone Idea qui lui demandait de reconsidérer la somme de 3,6 milliards d'euros qu'elle lui a ordonné de payer au gouvernement.
La Cour suprême a tranché à l'automne en faveur du gouvernement indien sur le mode de calcul des sommes dues par les opérateurs de téléphonie mobile pour l'utilisation de fréquences, leur ordonnant de payer des arriérés d'un montant total équivalent à 11,5 milliard d'euros.
Seul l'opérateur Reliance Jio est sorti relativement épargné: l'actuel leader du marché est arrivé seulement en septembre 2016 et a donc écopé d'une facture moindre de 1,6 milliard d'euros.
Ses concurrents Bharti Airtel et Vodafone Idea, présents depuis plus longtemps sur le créneau et déjà fragilisés par la féroce guerre des prix à laquelle se livrent les sociétés du secteur, se retrouvent par contre plongés dans la tourmente financière.
"D'expérience, en Inde, il n'est pas recommandé de discuter des incertitudes mais c'est difficile de voir comment Vodafone Idea survivra", ont estimé des analystes de New Street Research cités par l'agence Bloomberg.
Vodafone, entré sur l'énorme marché indien en 2007, est le premier actionnaire de Vodafone Idea avec 48% des parts. En novembre, son patron, Nick Read, a indiqué que le groupe britannique faisait face à une crise aiguë en Inde et n'y investirait pas davantage.
vm/stu/amd/cj
BHARTI AIRTEL
VODAFONE GROUP