Des représentants américains ont exprimé leurs inquiétudes lundi sur la fusion prévue entre les opérateurs de téléphonie T-Mobile et Sprint, pointant du doigt des mauvaises pratiques, selon eux, du régulateur américain des télécoms, la FCC.
Les présidents démocrates de deux commissions parlementaires estiment que la FCC n'a pas fait preuve de "transparence" et n'a pas accordé suffisamment d'opportunités publiques pour examiner le bien-fondé de l'opération, d'après un communiqué.
Ils se disent "troublés par l'accusation selon laquelle l'analyse originellement rédigée l'équipe des fusions de la FCC a été remplacée par une autre analyse qui minimisait les conséquences négatives de cette fusion en termes de concurrence".
La FCC a donné son feu vert à cette opération à 26 milliards de dollars début novembre, estimant qu'elle pourrait permettre d'aider les Etats-Unis à améliorer leur couverture en technologie 5G.
Le ministère américain de la Justice l'avait déjà approuvée en juillet, mais plusieurs procureurs généraux américains ont cependant, au nom de la concurrence, engagé des procédures pour bloquer la fusion.
Jerrold Nadler, président de la commission judiciaire et Frank Pallone, président de la commission Energie et Commerce, remarquent en outre que des conversations entre la FCC et T-Mobile n'ont pas été correctement documentées dans la procédure.
"Il s'agit d'une infraction sérieuse aux responsabilités de la FCC", assènent-ils.
Début novembre, deux des cinq membres de la FCC se sont opposés à la fusion, jugeant qu'elle porterait atteinte à la libre-concurrence en réduisant le choix des consommateurs américains.
L'opération doit permettre de créer un numéro 3 capable de rivaliser avec les deux leaders du secteur, Verizon et AT&T. Le nouveau géant comptera environ 127 millions d'abonnés à ses différents services aux Etats-Unis, dont quelque 100 millions dans la seule téléphonie mobile.