La plateforme de réservation de voitures avec chauffeurs Uber, convoquée jeudi par la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa, a promis de nouvelles mesures pour lutter contre les agressions sexuelles et mieux accompagner les victimes après une série d'accusations contre ses chauffeurs.
Uber France s'engage notamment à "financer entièrement le suivi psychologique et juridique des victimes grâce à un partenariat avec le collectif féministe contre le viol", à contacter "automatiquement la police judiciaire en cas de dépôt de plainte" ou encore à "rappeler la victime en moins de trois minutes après un signalement", a déclaré à l'AFP Steve Salom, patron d'Uber France.
"L'accompagnement de ces victimes n'était pas du tout à la hauteur et c'est quelque chose sur lequel nous avons pris des engagements", a-t-il ajouté, s'exprimant à l'issue d'une réunion avec Mme Schiappa.
"Désormais, nous contacterons les autorités pour leur donner toutes les infos qui seront en notre possession en cas de plainte, et nous désactiverons le compte du chauffeur de manière immédiate lorsqu'un incident est signalé", a-t-il insisté.
Enfin, un dispositif de reconnaissance faciale sera lancé lundi prochain -- un "système d'identification en temps réel de manière aléatoire" permettant de vérifier que la personne au volant est bien le chauffeur enregistré.
Ces mesures interviennent après un rapport de l'entreprise faisant état de près de 6.000 agressions sexuelles (attouchements, tentatives d'agression, viols) rapportées par des utilisateurs ou conducteurs de son service, ainsi que des tiers, aux Etats-Unis en 2017 et 2018.
Toutefois, "aucune décision n'a été prise" pour la mise en place d'une telle enquête pour la France, a indiqué M. Salom.
Uber est également visé en France par une série de plaintes de clientes accusant des chauffeurs d'agressions, certaines reprochant à la plateforme une réaction inappropriée ou inefficace.
Même si "le pacte de confiance entre les clientes et Uber a été rompu", les mesures promise par la plateforme sont "de nature à retisser cette confiance", a jugé Marlène Schiappa jeudi auprès de l'AFP, estimant qu'Uber avait pris conscience de l'ampleur des phénomènes de violences sexuelles.
"C'est assez inédit que le gouvernement convoque une entreprise privée pour lui demander de rendre compte de ses actions, Uber aurait pu refuser", a-t-elle reconnu.
Au-delà d'Uber, Mme Schiappa a annoncé qu'elle allait convoquer "au premier trimestre 2020 toutes les plateformes de VTC pour une table ronde" sur le sujet.
En marge de la rencontre de jeudi, une trentaine de chauffeurs VTC ont manifesté contre les "faux-chauffeurs" sans carte professionnelle et ont appelé le gouvernement à réagir.
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