La direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a renouvelé son contrat avec le spécialiste américain de l'analyse de données Palantir, ont indiqué vendredi des sources proches du dossier, confirmant des informations de presse.
En 2016, le contrat avec la DGSI avait suscité de violentes critiques en France, certains responsables politiques et industriels dénonçant une perte de souveraineté française et un risque pour les données des renseignements français.
L'une des sources contactées par l'AFP a confirmé ce "renouvellement de contrat pour trois ans sur la période 2019-2022" avec une "enveloppe financière du même ordre" que le précédent contrat, sans pour autant en préciser le montant exact.
Palantir fournit une plateforme capable d'agréger des données d'origines et de format très disparates, pour ensuite conduire tous les tris et les analyses souhaités par l'utilisateur - en l'occurrence, les agents de la DGSI qui peuvent directement l'utiliser sans avoir de connaissances spécifiques en informatique.
Palantir fournit une plateforme logicielle qui est exploitée "sur un réseau fermé et crypté" appartenant à la DGSI et non sur ses propres ordinateurs, et toujours "sous le contrôle et la responsabilité des équipes" de la sécurité intérieure, ont précisé les deux sources.
"Aucune donnée ne sort des fichiers. Rien ne leur est délégué, ils sont en appui des équipes", a affirmé une deuxième source proche du dossier.
"Il n'y a pas d'alternative à ce jour", côté français, fait valoir cette même source. "Aucune solution n'est au niveau de Palantir", ajoute-t-elle.
L'outil logiciel de Palantir a été développé au départ pour les agences de renseignement américaines, avant de s'étendre au monde des très grandes entreprises comme, en France, Airbus et Sanofi.
Aujourd'hui, au niveau mondial, le chiffre d'affaires réalisé avec les entreprises dépasse désormais celui fait avec les agences de renseignement.
In-Q-Tel, le fonds d'investissement de la CIA, a été l'un des premiers investisseurs dans Palantir, quand elle n'était encore qu'une startup.
En France, plusieurs sociétés comme Airbus, Atos, Bertin IT ou Systran se sont regroupées en 2017 dans un groupement baptisé "cluster data intelligence" pour tenter d'arriver à proposer des offres en matière d'analyse de données pour le renseignement.
grd-lby/epe/jlp
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