La banque en ligne britannique Revolut a annoncé mardi son entrée d'ici la fin de l'année sur le marché américain où elle proposera des cartes bancaires en partenariat avec Mastercard.
Il s'agit d'un pari important pour la société, créée en 2015 et qui a connu depuis un rapide développement, essentiellement en Europe, au point de compter désormais 8 millions de clients.
Revolut, dont le siège est à Londres, explique dans un communiqué que ses cartes bancaires seront disponibles aux Etats-Unis d'ici la fin de 2019 grâce à cet accord avec Mastercard qui travaille déjà avec la banque en ligne depuis son lancement.
"Se lancer aux Etats-Unis est une étape énorme pour nous", souligne Nikolay Storonsky, le fondateur et directeur général de Revolut qui dit avoir pour "ambition d'offrir des solutions de paiements dans le monde entier".
L'accord prévoit en outre que Mastercard soit le partenaire pour la moitié des cartes émises en Europe par Revolut. Visa, grand concurrent de Mastercard, en détiendra de son côté l'autre moitié.
Le mois dernier, Revolut avait en outre noué un partenariat avec Visa afin de l'accompagner dans son développement dans 24 pays à travers le monde sur un total de 56.
Pour financer son expansion internationale, Revolut tente de lever 1,5 milliard de dollars auprès d'investisseurs, a révélé il y a quelques jours Sky News, précisant qu'à l'occasion de cette opération, M. Storonsky visait une valorisation de son entreprise comprise entre 5 et 10 milliards de dollars.
Un tel montant en ferait la "fintech" numéro un en Europe, un secteur dans lequel le Royaume-Uni est particulièrement actif avec des banques comme Monzo et Starling, ou des sociétés de transfert d'argent comme TransferWise ou WorldRemit.
Revolut, qui n'est pas encore rentable et emploie 1.300 personnes, est engagée en outre dans un vaste remaniement de sa direction, afin de gagner en crédibilité.
Selon la presse britannique, il devrait notamment nommer prochainement Martin Gilbert, un vétéran de la gestion d'actifs, comme président de son conseil d'administration. Il devrait en outre accueillir comme administrateur Michael Sherwood, ancien patron pour l'Europe de la banque américaine Goldman Sachs.
Interrogée par l'AFP, la banque n'a pas souhaité faire de commentaires sur la levée de fonds et les changements dans les dirigeants.
Revolut a en outre récemment dû faire le ménage dans ses pratiques après avoir été critiquée pour sa rudesse envers ses employés. Elle assure vouloir évoluer vers une culture d'entreprises moins agressive et proposer un meilleur service à ses clients.