Le président de Telecom Italia (Tim), Fulvio Conti, a démissionné jeudi, comme il l'avait envisagé deux semaines plus tôt pour contribuer à l'amélioration durable des relations entre les actionnaires Vivendi et Elliott, a annoncé l'opérateur.
Le 12 septembre, M. Conti avait indiqué qu'il réfléchissait à quitter son poste si son départ pouvait "contribuer à une nouvelle amélioration de l'équilibre à l'intérieur du conseil et des rapports entre les actionnaires".
Jeudi, M. Conti a estimé que son mandat était "terminé à la lumière de la nouvelle stabilité dans le fonctionnement du conseil d'administration et de l'engagement renouvelé pour la création de valeur durable pour tous les actionnaires", a indiqué Tim dans un communiqué.
Le conseil l'a remercié "pour son engagement et les efforts fournis pour parvenir à ce résultat important, appréciant sa contribution positive, la justesse de son comportement (et) son approche sensible vis-à-vis des institutions".
Le conseil se réunira le 29 octobre pour désigner son successeur. En attendant, ses fonctions seront exercées par le conseiller Michele Valensise, en sa qualité de doyen du conseil.
M. Conti, considéré comme un proche du fonds américain Elliott, a été plusieurs fois l'objet d'attaques du groupe français Vivendi, principal actionnaire de Telecom Italia avec 23,9% du capital.
Les relations entre Elliott et Vivendi ont été extrêmement belliqueuses pendant un an, entre 2018 et mars 2019, avant de s'apaiser quelque peu, après que le groupe français eut retiré une demande de révocation de cinq administrateurs proches d'Elliott.
Les tensions ont affecté la gouvernance et les résultats de l'opérateur, mais aussi son titre en Bourse.
Le départ de M. Conti vise à améliorer encore davantage les relations entre les deux actionnaires et pourrait se traduire par une réorganisation du conseil d'administration, dominé aujourd'hui aux deux tiers par Elliott et l'autre tiers par Vivendi.
Le fonds américain a ravi en effet en mai 2018 le contrôle du conseil à Vivendi, pourtant le premier actionnaire de Tim, lors d'une assemblée générale. Puis les dix administrateurs issus de sa liste ont limogé en novembre 2018 Amos Genish, considéré comme un proche de Vincent Bolloré, pour le remplacer par Luigi Gubitosi.
Un autre actionnaire important de Tim est la Caisse des dépôts italienne, qui pourrait éventuellement se voir attribuer un siège au sein du conseil.
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