Le géant chinois des télécoms Huawei a démenti mardi les accusations de vol de brevets provenant d'un ingénieur portugais, reprises dans le journal économique Wall Street Journal (WSJ).
Le ministère de la justice américain (DoJ) a ouvert une enquête à la suite des déclarations de cet ingénieur, Rui Pedro Oliveira, qui accuse Huawei d'avoir volé le dessin de sa caméra pour smartphone, contenant des brevets américains, pour fabriquer sa propre caméra panoramique équipant ses appareils.
Selon le WSJ, l'enquête du département de la justice concerne les accusations de M. Oliveira mais également d'autres cas potentiels de vol de propriété intellectuelle et du recrutement de salariés provenant de ses concurrents.
"Ces accusations sont fausses", a répondu le groupe dans un communiqué, qui "rejette catégoriquement les affirmations de M. Oliveira".
"Depuis plusieurs mois, le gouvernement américain tente de faire pression sur d'autres Etats pour interdire les équipements Huawei. Il utilise également tous les outils à sa disposition pour perturber nos opérations commerciales", regrette le groupe.
"Aucune des accusations portées par le gouvernement américain n'ont été jusqu'ici prouvées. Nous condamnons avec force les efforts concertés du gouvernement américain pour discréditer Huawei et réduire sa position de leader dans l'industrie" des télécoms, ajoute le communiqué.
Si Huawei reconnaît avoir rencontré M. Oliveira en 2014, il affirme que sa propre caméra, commercialisée en 2017, a été "dessinée et développée indépendamment par des employés n'ayant pas eu accès" aux informations provenant de son accusateur.
Le groupe publie par ailleurs un comparatif de l'objectif conçu par cet ingénieur et son propre objectif afin de prouver la différence entre les deux dispositifs.
Huawei accuse également M. Oliveira d'avoir voulu exercer un chantage sur le groupe à partir d'avril 2018, en menaçant d'interpeller les médias si ce dernier ne lui versait pas "un montant exorbitant".
"Il est clair que M. Oliveira tente de tirer parti de la situation géopolitique actuelle", insiste le groupe, selon lequel il n'y a aucune "justification rationnelle" à l'ouverture d'une enquête criminelle par le département de la justice.
Huawei a été mis à l'index aux Etats-Unis par l'administration Trump, qui le soupçonne d'espionnage au profit de Pékin. Il a bénéficié d'un premier sursis de 90 jours, prolongé de la même période mi-août avant qu'il soit interdit aux entreprises américaines de lui vendre des équipements.
Les Etats-Unis ont par ailleurs accusé à plusieurs reprises les groupes chinois, dont Huawei, d'avoir volé des brevets, en particulier américains, afin d'accélérer leur développement technologique, sans toutefois apporter de preuve.
Les tensions autour de Huawei s'inscrivent dans un contexte plus large de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.