Facebook a annoncé mardi le lancement d'une nouvelle fonctionnalité de gestion des données personnelles récupérées en dehors du réseau social, d'abord en phase de test en Irlande, Espagne et Corée du Sud, avant un déploiement "dans les prochains mois" dans le reste du monde.
Cette nouvelle fonctionnalité doit permettre aux utilisateurs de dissocier les données récupérées par Facebook sur des applications ou des sites tiers, comme des sites de vente en ligne, et leurs comptes personnels sur le réseau social.
Facebook liait jusqu'ici ces informations aux comptes de ses usagers afin de proposer notamment de la publicité ciblée.
"Nous avions annoncé il y a un peu plus d'un an notre volonté de lancer un outil pour supprimer l'historique hors Facebook et déconnecter l'historique de navigation des profils des utilisateurs", a rappelé Stephanie Max, responsable produits chez Facebook, lors d'une conférence de presse téléphonique.
"Nous lançons aujourd'hui la phase de test dans trois pays, qui nous permettront de tester le produit dans différentes langues", a-t-elle indiqué.
En pratique, la nouvelle fonctionnalité, qui sera visible dans les réglages de confidentialité, ne permet pas d'effacer les données détenues par Facebook en provenance d'applications ou sites internet tiers --- mais elle permet, d'une certaine manière, de les anonymiser, Facebook ne pouvant plus faire le lien entre ces données et les profils d'usagers concernés.
Ces données proviennent le plus souvent des outils de publicité en ligne, mais également du suivi du trafic sur les applications ou les sites. Elles comprennent les informations liées à l'appareil utilisé (marque et modèle, identifiant de connexion, etc.), qu'il s'agisse d'un ordinateur, d'un smartphone ou d'une tablette.
"Nous utilisons en général ces données pour proposer de la publicité en rapport avec les produits ou les informations recherchées. Mais il nous semblait important d'apporter plus de transparence et de contrôle à nos utilisateurs sur ce type de données", a ajouté Mme Max.
Le nouvel onglet de réglage détaillera le type de données reçues par le réseau social, et permettra à l'utilisateur de les décorréler de son profil, soit partiellement soit totalement.
"Nous dissocions les données mais continuons de les recevoir, elles sont en revanche anonymisées. Cela nous permet de faire des statistiques sur les interactions publicitaires, par exemple, mais sans savoir" quels utilisateurs sont concernés, a souligné Stephanie Max.
Facebook tente, avec cette fonctionnalité, de répondre au feu des critiques sur son usage des données personnelles, qui avaient notamment pris de l'ampleur dans la foulée de l'affaire Cambridge Analytica éclatée en mars 2018.
Le groupe est depuis sous la pression des régulateurs, tant aux Etats-Unis que dans l'Union européenne, mais également d'une opinion publique de plus en plus inquiète de l'utilisation faite par les entreprises numériques des nombreuses données personnelles collectées.
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