Le "cloud" (informatique dématérialisée) souverain CloudWatt, lancé en 2012 par Orange, Thales et la Caisse des Dépôts avant que l'opérateur historique n'en prenne seul le gouvernail, sera désactivé le 1er février 2020, a confirmé jeudi Orange à l'AFP.
"A compter du 1er février, la plateforme sera désactivée. Les utilisateurs sont encouragés à récupérer leurs données avant le 31 janvier 2020 et à faire le choix d'une autre solution d'Orange Business Services (OBS), ou autre en fonction de leurs besoins et usages", a expliqué l'opérateur.
Orange justifie ce choix par l'évolution des besoins et des fonctionnalités attendus par les clients en termes de stockage dématérialisé, auxquels l'offre CloudWatt, pensée en termes de stockage et paiement à l'usage, n'est plus en mesure de répondre.
Orange continuera à proposer des offres "cloud" via OBS, qui a acheté l'année dernière l'entreprise britannique Basefarm. L'opérateur voit en OBS l'un de ses principaux axes de développement.
La fin programmée de CloudWatt marque également la fin des tentatives de développer un "cloud souverain" en France, une volonté politique portée à l'époque par l'Etat qui jugeait indispensable l'émergence d'une offre nationale, à la suite de l'affaire Snowden sur la vulnérabilité des données susceptibles d'être espionnées facilement par les Etats-Unis.
Aux côtés de CloudWatt, une autre société, Numergy, portée par SFR, la Caisse des Dépôts et Atos, a été créée afin de répondre à cette demande, chacune recevant 75 millions d'euros de financement de la part de l'Etat.
Mais aucune des deux offres n'a réellement réussi à s'imposer et CloudWatt a été reprise à 100% par Orange en 2015 avant que SFR-Numericable n'en fasse de même avec Numergy en 2016.
Aujourd'hui, les principales offres de "cloud" restent américaines, avec en particulier Google, Amazon ou Microsoft, ou chinoises, avec Huawei, même si des offres alternatives ont pu se développer, avec OVH par exemple.
Le cloud reste sous la menace d'un contrôle des données par les Etats-Unis, ces derniers ayant notamment voté en 2018 le Cloud act (Clarifying Lawful Overseas Use of Data) qui oblige les fournisseurs de services américains à donner des données stockées sur leurs serveurs aux forces de l'ordre américaines, fédérales, locales ou municipales, quand bien même ces données seraient stockées à l'étranger.
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