Face à une Chine "stato-centrée" et des Etats-Unis "pilotés par les grands groupes privés", "l'Europe peut devenir leader de la tech de demain, en créant une tech démocratiquement soutenable", a dit jeudi Emmanuel Macron devant un parterre d'acteurs de la high tech.
"La Chine crée un modèle de tech puissant. Je ne fais pas partie de ceux qui disent qu'il faut faire la guerre à la Chine. Mais elle a un modèle très +stato-centré+, où le gouvernement a une part très importante et n'a pas nos référentiels en termes de liberté individuelle et de droits de l'homme. C'est ce qui limite ce modèle dans son expansion mondiale", a-t-il jugé.
"Les Etats-Unis ont aujourd'hui un modèle complètement conduit, piloté, par de grands acteurs privés, qui donc n'est plus sous contrôle démocratique. Il n'y a plus un gouvernement aux Etats-Unis qui peut vous garantir sur le respect de votre vie privée ou sur une politique sur le changement climatique", a-t-il poursuivi.
"Nous sommes en train de bâtir en Europe un modèle compétitif, démocratique et mu par le bien commun, où les gouvernement sont 'business friendly' mais créent une régulation pour accompagner le changement climatique ou la protection de la vie privée. Le seul qu'on pourra dans a durée expliquer à nos concitoyens", a-t-il ajouté.
Il a aussi souhaité "non seulement une taxation des géants du numérique au niveau de l'OCDE" mais aussi "éviter que les plus gros acteurs rachètent tout". En Europe comme aux Etats-Unis nous allons devoir réguler les fusions et acquisitions de ces géants", a-t-il estimé.
Il s'exprimait devant près de 5.000 personnes réunies au Palais des Sports pour le salon VivaTech de la Porte de Versailles, qu'il venait de visiter.
Il s'est aussi félicité d'avoir supprimé l'ISF, "ce qui m'a valu quelques surnoms" mais permet que "les talents restent".
"Nous sommes redevenus beaucoup plus attractifs pour les talents", a-t-il conclu, applaudi par les visiteurs de ce salon dont il a soutenu le lancement quand il était à Bercy.