Un engin explosif largué par une sonde spatiale japonaise est parvenu à créer un cratère artificiel sur un astéroïde, une première qui vise à éclaircir la constitution du système solaire, a annoncé jeudi l'agence d'exploration de l'espace (Jaxa).
Hayabusa2 a libéré à proximité de l'astéroïde Ryugu un "impacteur" qui, en explosant, a projeté une masse sur le corps interstellaire afin d'en abîmer la surface.
"Créer un cratère artificiel avec un impacteur et l'observer en détail par la suite est une première tentative mondiale", a déclaré un responsable de la mission lors d'un point de presse. "C'est un grand succès", s'est-il félicité.
Sur les images prises par la sonde, "nous pouvons voir un trou énorme plus clairement que prévu", a commenté Masahiko Arakawa, professeur de l'Université de Kobe impliqué dans le projet, ajoutant que les images montraient un cratère de 10 mètres de diamètre.
Les chercheurs pensent que l'astéroïde contient de relativement grandes quantités de matière organique et d'eau depuis environ 4,6 milliards d'années, lorsque le système solaire est né.
En février, Hayabusa2 avait réussi à se poser sur Ryugu, un contact furtif qui a apparemment permis de collecter des poussières du sol de ce corps interstellaire. Mais cette fois, ce sont des éléments plus en profondeur qu'il s'agit de récupérer.
L'aventure Hayabusa2 a débuté le 3 décembre 2014. La sonde est alors partie pour un long périple de 3,2 milliards de kilomètres pour arriver jusqu'à Ryugu qui se trouve à 340 millions de kilomètres de la Terre, car il est impossible d'y aller en ligne droite.
Il lui a fallu trois ans et dix mois pour parvenir à destination. En juin 2018, elle s'est finalement stabilisée à 20 kilomètres de Ryugu, astéroïde très ancien en forme de diamant qui date de la formation du système solaire.
La sonde avait aussi largué en octobre sur l'astéroïde un petit robot franco-allemand, Mascot, qui avait travaillé plus de 17 heures pour analyser la composition du sol de ce corps rocheux primitif, dans l'espoir de mieux comprendre la formation du système solaire.
Le but ultime est de contribuer à enrichir les connaissances de notre environnement spatial "pour mieux appréhender l'apparition de la vie sur Terre", selon la Jaxa. L'arrivée sur Terre des échantillons recueillis est attendue en 2020.