Twitter, qui avait décidé d'interdire une campagne du ministère de l'Intérieur incitant à voter aux élections européennes en se référant à la loi française contre les fausses nouvelles, l'a finalement "autoris(ée)", comme plus généralement "les publicités encourageant la participation électorale", ont annoncé jeudi le gouvernement et le groupe américain.
"La démocratie a besoin de transparence et de règles. Je me réjouis que Twitter ait accepté d'autoriser la campagne du gouvernement", écrit le nouveau secrétaire d'Etat sur son compte Twitter, photo d'une réunion qui s'est tenue "ce matin (jeudi) à Bercy" à l'appui. "Nous devons continuer à travailler pour une pleine application de la loi sur la manipulation de l'information".
"Suite à loi +manipulation de l'information+, nous avons décidé d'interdire toute publicité ciblée en France dont les campagnes appelant à aller voter", explique de son côté Twitter sur son compte @TwitterFrance. Toutefois, "après de nombreux échanges, nous avons décidé d'autoriser désormais les publicités encourageant la participation électorale", ajoute le réseau social américain.
"Promouvoir et protéger l'intégrité des (élections européennes) est au coeur de notre mission pour les prochains mois. Il s'agit notamment d'encourager la participation des électeurs", poursuit Twitter France. "Nous continuerons à promouvoir et à protéger l'intégrité des conversations autour de #EUelections2019 au cours des prochains mois".
"Le gouvernement salue ce premier pas de Twitter, qui témoigne de la volonté d'amorcer une démarche constructive sur ce sujet", ont réagi dans un communiqué commun les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner, de la Culture Franck Riester, et le secrétaire d'Etat au Numérique. "Néanmoins, la priorité du gouvernement demeure la mise en oeuvre par Twitter et par l'ensemble des plateformes concernées des obligations de transparence prévues par la loi sur la manipulation de l'information".
"Plusieurs autres plateformes ont d'ores et déjà mis en application ces simples obligations de transparence, démontrant ainsi leur faisabilité technique", précise encore le communiqué. "L'objet de la loi n'est en aucun cas d'empêcher les plateformes de diffuser certains contenus mais simplement de permettre aux internautes d'être informés sur le fait que ces contenus font l'objet d'une mise en avant contre rémunération".
Promulguée le 22 décembre, la loi "relative à la manipulation de l'information", aussi appelée loi anti "fake news", impose notamment aux principales plateformes numériques (Google, Facebook, Twitter...) de fournir les informations sur les publicités politiques qu'elles diffusent contre rémunération sur leur site, afin d'éviter des manipulations et ingérences électorales.
Coordonnée par le SIG, la campagne "#Ouijevote" visait à inciter à s'inscrire sur les listes électorales en vue du scrutin du 26 mai, via notamment des tweets sponsorisés que le principal organe de communication de l'Etat avait prévu de payer. Il n'était toutefois possible de s'inscrire sur ces listes que jusqu'au 31 mars.
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