Après un débat avec des maires bretons, Emmanuel Macron a visité mercredi à Bruz (Ille-et-Vilaine) le centre névralgique de la cyberdéfense française, qui ne cesse de se renforcer pour faire face à l'accroissement des menaces.
Le chef de l'Etat a passé une heure et demi à la rencontre d'une partie des 1.450 experts, essentiellement des ingénieurs, qui travaillent sur le site de la Direction générale de l'Armement Maîtrise de l'information (DGA-MI) pour protéger l'armée française des attaques informatiques.
"Le spectre des compétences est très large en amont pour identifier la menace comme en aval au profit des forces", a expliqué Marie-Noëlle Sclafer, directrice du centre d'expertise DGA-MI, à Emmanuel Macron.
Situé à proximité de Rennes, ce centre unique en Europe a vu ses effectifs augmenter de 30% depuis 2012 et 300 recrutements supplémentaires environ sont prévus par la loi de programmation militaire (LPM).
Accompagné de Joël Barre, délégué général pour l'armement, le chef de l'Etat a assisté à une démonstration sur la lutte informatique offensive, une séquence secret défense fermée à la presse, et à une autre sur l'utilisation de l'intelligence artificielle.
"Les menaces augmentent en nombre, se complexifient et accélèrent le tempo grâce à l'intelligence artificielle, qui peut chercher systématiquement les failles d'un système. Les attaques sont d'ailleurs de plus en plus automatisées", soulignent les experts.
L'armée a recensé 700 attaques en 2017, un chiffre qui était déjà atteint en septembre 2018.
La LPM (2019-2025) prévoit de porter le budget de la cyberdéfense à 1,6 milliard en 6 ans, notamment en développement des systèmes, dont pour l'intelligence artificielle 10 millions par an, qui seront augmentés à 100 millions en 2022.
La LPM prévoit 100 experts en IA et 4000 cybercombattants à l'horizon 2025, soit 1.000 personnes supplémentaires.