La ministre allemande de la Justice s'est montrée sceptique concernant l'appel aux pouvoirs publics dans le monde à réguler davantage internet lancé par le fondateur de Facebook Mark Zuckerberg, après une rencontre lundi avec ce dernier.
"Le souhait de Mark Zuckerberg d'une plus grande régulation et la revendication de règles mondiales (...) surprennent", a déclaré Katarina Barley, dans un communiqué publié à l'issue de la rencontre.
"Facebook a déjà aujourd'hui toutes les possibilités de garantir une protection des données la plus élevée possible pour les utilisateurs, indépendamment d'une régulation publique", a-t-elle estimé.
"A lieu de cela, il ne s'écoule pas un mois sans un nouveau scandale en matière de sécurité", a-t-elle critiqué.
Dans une tribune publiée samedi dans plusieurs journaux en Europe et aux Etats-Unis, la patron américain appelait les pouvoirs publics dans le monde à jouer un "rôle plus actif" pour réguler Internet, enjoignant notamment plus d'Etats à s'inspirer des règles européennes en matière de protection de la vie privée.
Mark Zuckerberg estime qu'il faut de nouvelles règlementations dans quatre domaines: les contenus violents et haineux, l'intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données.
Facebook a essuyé les critiques sur ces quatre sujets, depuis les propos haineux publiés sur le premier réseau social au monde, l'utilisation de sa plateforme de vidéo Live par l'auteur de l'attentat perpétré dans des mosquée de Christchurch en Nouvelle-Zélande, les tentatives d'influences étrangères lors d'élections, et les inquiétudes concernant les données personnelles des utilisateurs.
"Mark Zuckerberg parle beaucoup depuis un an de la responsabilité de Facebook pour la société, la démocratie et la sphère privée de plus de 2 milliards de personnes", a rappelé la ministre sociale-démocrate, par ailleurs tête de liste de son parti aux élections européennes, regrettant néanmoins que les paroles soient peu suivies de faits.
"Facebook a perdu en crédiblité en raison de son comportement", a-t-elle estimé.
La ministre a toutefois jugé pertinent de discuter avec M. Zuckerberg de certaines de ses propositions, jugeant elle aussi souhaitable que plus de communications privées soient cryptées.